Bitume, asphalte, enrobé, macadam... des mots pour les sols en VRD

Les produits intégrés dans les revêtements routiers

Ici les termes sont utilisés pour la description du produit d’origine. Plus bas je détaillerai leur sens "sur le chantier".

• bitume : matériau visqueux composé d’hydrocarbures, liquéfiable à chaud
• asphalte : pétrole extra-lourd, de très visqueux à solide, c’est un bitume naturel
• goudron : sous-produit du charbon, notamment lors de sa transformation en coke (pour la sidérurgie) ou en gaz (avant l’exploitation du gaz naturel). Le goudron de houille est reconnu comme cancérigène et n’est plus utilisé.

Autrement dit, le goudron et l’asphalte sont des bitumes. Vous suivez ? Sinon lisez encore ce qu’en dit ce pétrolier.

Les revêtements routiers proprement dits

• Chaussée : eh bien non, étymologiquement ce n’est pas l’endroit où l’on pose ses chaussures, mais une surface contenant de la chaux.
• Bitume : désigne, comme ci-dessus, le truc visqueux qui "enrobe" les "granulats" (graviers)
• Asphalte : en "génie civil", c’est un composé d’une assez grande quantité de bitume et de moins de gravier, que l’on étale en couche assez mince sur un support déjà dur : ce que l’on met sur les trottoirs notamment.
• Enrobé : mélange contenant plus de gravier et moins de bitume que l’asphalte ci-dessus, mais dans lequel les proportions sont encore très variables, avec tout un tas de normes et de qualités possibles.
• Enduit routier : apparemment c’est plus une surcouche que l’on ajoute pour l’entretien de la route, qu’une technique ou un matériau de construction.
• Macadam : il n’y a pas de liant de bitume dans le macadam, qui est une alternance de couches de pierraille de différentes épaisseurs, qui favorise la stabilité et la solidité. On n’en rencontre presque pas sur la voie publique.

L’enrobé peut être drainant : il laisse entrer l’eau de pluie et tout ne doit pas systématiquement être conduit vers un exutoire en surface. Cela évite les flaques d’eau et plus encore de verglas, permet de ne pas totalement et définitivement tuer le sol dessous (racines d’arbres par exemple). C’est un peu plus cher, et un peu moins solide (poids-lourds possibles, si la pose est bien faite et si le véhicule ne tourne pas), mais pour tous les usages sur zones piétonnes, c’est parfait.

Intéressant pour les schémas qui vulgarisent d’un coup d’œil les questions techniques : Les familles d’enrobés bitumineux par Bitume Québec.

Au fait, pour avoir une idée du prix : entre 36 € TTC le m² pour le matériau seul et 108 € TTC le m² avec la structure (base de prix du Grand Lyon en 2008, grosses évolutions depuis mais en plus c’est très sensible au prix du pétrole !)

Concrètement dans mon EPLE ?

C’est la collectivité de rattachement, propriétaire, qui mènera des travaux de VRD, jamais l’EPLE en autonomie. Mais si l’on vous refait les VRD du parc de stationnement de l’établissement, vous devrez rappeler si l’endroit ne sert que à des véhicules légers, ou s’il sera aussi fréquenté par des poids-lourds. La qualité du bitume routier utilisé ne sera pas la même. Il y aura aussi, pas moins importante, la question des fondations des regards, des gouttières, des grilles d’évacuation des eaux pluviales (dites EP, "Heuppé", avec un air concentré) : quand dans votre beau parking, les grilles s’affaissent sous le poids des semi-remorques qui livrent la restauration, on se retrouve avec de chouettes occasions d’accidents de travail pour cheville foulée des piétons, chutes de scooter de prof, etc.

Les couleurs  : dans mes recherches pour cet article, j’ai vu des catalogues de couleurs, assez variées, proposées par les industriels. Pour une cour de récréation, à supposer qu’on ne renonce pas à l’artificialisation que représente la pose d’un bitume, on pourra tenter d’avoir un matériau plus clair, qui concentrera moins la chaleur pendant les périodes caniculaires.

Occasionnellement, pour boucher un nid-de-poule, on pourra acheter un seau d’enrobé à froid, pour une retouche. Le seau de 25 kg est à quarante euros chez les grandes surfaces de bricolage.

Sous la surface, les réseaux

Si vous échangez avec un·e collègue ayant subi un chantier un peu important sur le site d’un EPLE, à tous les coups on vous racontera le coup de pelleteuse dans l’eau, le gaz, ou l’électricité, qui auront bloqué l’établissement voire carrément exigé une évacuation immédiate du site.

Pour tenter de limiter ces situations, il existe les grilles d’avertissement : des bandes de filet de plastique coloré qu’on enterre au-dessus des tubes ou des câbles. Normalement, le gars qui manie la pelleteuse regarde un tout petit peu là où il creuse et ce qu’il en sort : s’il voit des bouts de plastique jaune, il s’arrête immédiatement parce qu’il sait qu’il y a du gaz juste dessous.

Dans nos EPLE, la plupart du temps c’est trop ancien pour bénéficier de cette bonne pratique. Il faut donc le signaler formellement en réunion de préparation de chantier, et s’assurer que c’est bien porté dans le PV. Vous devrez pouvoir dire quels sont les fluides qui passent peut-être, sans cette protection, sous les surfaces où un chantier est envisagé : de l’eau sanitaire, pluviale ou usée, de l’électricité (basse ou haute tension), du gaz...

Si vous avez la possibilité d’en savoir un peu plus, par des plans ou d’autres techniques de localisation, les marquages à la peinture pourront utilement respecter les codes de couleur en vigueur pour les différents réseaux, ici la version pour les réseaux enterrés.