Nous serons quelques milliers à remercier vivement M. Giraud, député des Hautes-Alpes, pour sa bienveillante sollicitude.
M. Joël Giraud alerte M. le ministre de l’Éducation nationale sur le malaise professionnel et la souffrance au travail que vivent de nombreux adjoints gestionnaires dans les établissements publics locaux d’enseignement.
Très nombreux sont les témoignages qui relatent de la surcharge de travail dont est victime cette catégorie de personnel. Cet accroissement de la charge de travail des gestionnaires, encore accentué par la mise en œuvre de la réforme du cadre budgétaire et comptable, s’opère dans un contexte de diminution des moyens que les intendants sont les premiers à subir dans les établissements publics locaux d’enseignement.
Les gestionnaires sont aujourd’hui face à un choix cornélien : accepter de faire des heures supplémentaires qui ne leur sont pas payées ou hiérarchiser leurs tâches en se limitant au temps de travail relatif à leur statut. Certaines tâches, compte tenu du degré de responsabilité qu’elles entraînent, restent prioritaires : sécurité, sécurité alimentaire et tenue de la comptabilité.
Malgré l’intégration officielle des adjoints gestionnaires dans l’équipe de direction (été 2011), la reconnaissance du travail des gestionnaires et des responsabilités qui leur incombent n’a pas été suivie d’effets. En matière de prime de fonction et de résultat, la cotation est restée injuste, démotivante et inadaptée au niveau de responsabilité et de charge de travail des gestionnaires. De plus, les gestionnaires d’établissements sont les seules catégories de personnels des établissements publics dont le salaire reste impacté par l’attribution d’un logement de fonction.
Il paraît urgent aujourd’hui de reconsidérer et de renforcer le positionnement des adjoints gestionnaires au sein des équipes de direction des établissements publics locaux d’enseignement, en leur assurant des conditions de travail décentes et la reconnaissance du rôle primordial qui est le leur : se situant en effet en amont et tout au long de la mission éducative proprement dite, les conditions d’exercice de l’ensemble de la communauté éducative en dépendent entièrement. Or l’importante charge de travail qui incombe à la fonction d’intendance sous la pression constante d’un environnement professionnel de plus en plus exigeant (direction, enseignants, parents d’élèves, institution, collectivité de rattachement, ATTEE, fournisseurs...) est assurée au prix d’un engagement et d’une conscience professionnelle exemplaires, qui ne suscitent pourtant que l’indifférence générale.
Ce manque de reconnaissance et de moyens pour exercer leurs fonctions impliquent que soient rapidement prises un certain nombre de mesures propres à améliorer de manière tangible la situation de ces cadres, dont le travail exige de nombreuses compétences et un sens aigu des responsabilités. Compte-tenu des multiples causes qui altèrent très fortement leurs conditions de travail, ces mesures devraient porter en priorité sur la détection et le traitement des situations de souffrance au travail, la mise à disposition de moyens humains et d’outils de travail adaptés au temps de travail légal, la reconnaissance réelle et effective de la fonction d’intendance par l’évolution du statut et de la rémunération, un recrutement et une formation professionnelle rénovés, l’amélioration et la clarification des relations avec les collectivités de rattachement.
L’éducation est au cœur du projet gouvernemental et aucun projet éducatif de qualité ne pourra se développer si toutes les conditions ne sont pas réunies au sein des établissements publics locaux d’enseignement. La gestion sereine de ces établissements est un préalable essentiel. C’est pourquoi il espère que, dans le vaste chantier que représente l’Éducation nationale aujourd’hui, le gouvernement sera attentif à toutes les catégories de personnel. Il souhaiterait connaître le point de vue du gouvernement sur les possibilités de valorisation du travail des adjoints gestionnaires des établissements locaux d’éducation.
Texte original et suivi de la réponse. Il est possible de s’inscrire pour être alerté de la réponse du gouvernement. Je n’imagine pas vraiment que cela puisse représenter une forme de sondage ou de manifestation d’intérêt, mais je me suis pris à imaginer que si nous étions (très ?) nombreux à nous inscrire pour le suivi de cette question écrite, cela serait peut-être relevé...
Messages
1. Où l’on parle des gestionnaires à l’Assemblée Nationale, 31 janvier 2013, 23:15, par ALO
Un grand merci à cette collègue pour avoir entrepris cette démarche, à ce monsieur pour s’inquiéter des membres d’une profession aussi peu visible, à toi de te faire là aussi le relais de cette information.
2. Où l’on parle des gestionnaires à l’Assemblée Nationale, 4 février 2013, 09:43, par POUTOU
Un grand merci à cette collègue pour avoir entrepris cette démarche, à ce monsieur pour s’inquiéter des membres d’une profession aussi peu visible.
3. Où l’on parle des gestionnaires à l’Assemblée Nationale, 4 février 2013, 12:39, par Ndoyi
"Indifférence générale", "conditions de travail décentes"…
Le député Joà« l GIRAUD vise juste, car : pire que les semaines de plus de 60 heures dans certains postes, pire que les supports non remplacés, pire que les charges de travail supplémentaires, il y a "l’indifférence générale". Ce sentiment que le surinvestissement de l’intendant, au bout de quelques mois, est devenu acceptable pour la communauté scolaire comme pour l’institution. Lui-même n’en parle plus, car ce qu’il lit dans le regard des autres, c’est qu’un intendant ça se plaint tout le temps…
On n’a pas fini de prendre la mesure du problème posé par ce métier pathogène.
4. Où l’on parle des gestionnaires à l’Assemblée Nationale, 10 février 2013, 12:53, par Virgule
Pathogène parce que chronophage et créateur d’erreurs (du moins en ce qui me concerne).
Ce métier est très difficile. Il me bouffe mon énergie.
5. Où l’on parle des gestionnaires à l’Assemblée Nationale, 27 mars 2013, 01:45, par ALO
Au fait : pas de nouvelles à ce jour d’une réponse quelconque malgré mon inscription en ligne. On en est où avec cette question ? Ce n’est pas que je m’attende à une révolution mais je voudrais bien lire la réponse.
6. Où l’on parle des gestionnaires à l’Assemblée Nationale, 27 mars 2013, 12:53, par Virgule
Non, malheureusement ALO, toujours pas de réponse. C’est un peu désespérant... Je surveille aussi régulièrement le site de l’Assemblée nationale des fois que le mail ne fonctionne pas.