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Compte rendu de la réunion des gestionnaires de Créteil le 20 juin 2019

samedi 3 août 2019, par L’intendant zonard

Nous étions accueillis au lycée Léon Blum, dont la proviseure et l’équipe d’intendance sont chaleureusement remerciés. Les agents sont parvenus à nous faire un café en plus de ceux des jurys du bac, c’est précieux !

Accueil et présentations

A 14 h 25, Jean-Pierre Cheiney ouvre la réunion en lançant un tour de table de présentation

  • M. Stéphane Navarre, responsable opérationnel du pôle de sécurité des EMS, coordinateur académique sur les risques majeurs et coordonnateur de la formation aux situations de crise pour les chefs d’établissement. Ancien militaire, pompier de Paris
  • Moussa Kamara fdp lycée Saint-Exupéry Créteil
  • Fabienne Allouche clg Plaisance Créteil
  • Fabienne Ringler, clg du Parc Sucy-en-Brie
  • Valérie Le Bras clg Nicolas de Staël Maisons-Alfort
  • Stéphane Franchetti clg Herriot Maisons-Alfort
  • Patrick, secr int lyc Gutenberg Créteil
  • David Andrieu secr int Saint-Exupéry Créteil
  • Patricia Antifora clg Kosrzak Limeil-Brévannes
  • Amel Rabah clg Victor Hugo Créteil
  • Lyc Montaleau Sucy-en-Brie
  • Carole Dormoy clg Issaurat Créteil
  • Pascal Vion lyc Brel Choisy-le-Roi
  • Marie-Claude Auster EREA Stendhal Bonneuil-sur-Marne
  • Catherine Raaflaub clg Eluard Bonneuil-sur-Marne
  • Etienne André lyc Blum Créteil
  • Jean-Pierre Cheiney lyc Branly Créteil
  • Othman Mohamed lyc Saint-Exupéry Créteil

Thème principal : la gestion de crise

Lors de la précédente réunion nous avions abordé la gestion des situations de crise. Les crises prennent diverses formes : celle du scandale par vidéo prise en cours, le blocus, des événements graves dans le voisinage etc.

Voulant bien faire, on peut se mettre en danger, il est nécessaire de préserver les personnels de la cellule de crise pour garantir la gestion de la situation : pas d’héroïsme déplacé.

M. Navarre n’assurera pas une formation cet après-midi, le temps imparti n’y suffit pas. Lorsqu’il parle de crise, il se réfère à toute situation qui perturbe le fonctionnement normal de l’EPLE. Il analyse avant, pendant et après la crise.

Avant la crise : savoir anticiper les crises

C’est notamment le travail de l’adjoint gestionnaire. Il faut savoir communiquer avec les riverains, par exemple pour limiter le détournement de matériels sur la voie publique (poubelles, chariots de supermarché...). On peut prévenir le commissariat, même s’il n’a pas forcément les moyens d’intervenir comme on l’espère. Le dispositif de sécurité d’urgence du rectorat peut jouer un rôle aussi, tout en étant conscient qu’il ne compte que 35 personnes pour toute l’académie. Il est nécessaire que chaque EPLE ait un diagnostic de sécurité, à jour, partagé et connu des acteurs. Les points de fragilité sont moins dangereux s’ils sont connus, on peut réfléchir à une seconde ligne de défense.

A la loge, le conseil de base c’est doubler les acteurs sur ce poste au moment où la situation devient difficile. Il faut en effet conserver une capacité de réponse alors qu’il y aura beaucoup de sollicitations. Il faut savoir que des journalistes se font passer pour des parents afin d’arracher des informations.

Jean-Pierre Cheiney rappelle qu’il faut agir avec pondération et des objectifs minimaux et fermes sur la protection des personnes : cette posture met le gestionnaire à l’abri des critiques.

Il faut penser aux transports publics, qui sont à la fois une cible et un moyen en situation d’émeute. Les événements de fin 2018 sont inquiétants en ce qu’un cran été passé dans la violence et l’intention de nuire, blesser voire tuer. Les services de police doivent être informés pour assurer la sécurité des autres publics en termes de circulation sur la voie publique notamment.

Les acteurs malveillants fort heureusement n’ont pas encore compris que les plus grandes fragilités se trouvent dans les accès annexes des établissements : entrées livraison etc. Il faut jouer des points hauts de visibilité où positionner des vigies, qui guideront l’action des gens sur le terrain.

M. Navarre rappelle que les caméras de vidéosurveillance ont une grande utilité, si l’on s’attend à un mouvement dur il faut poster quelqu’un devant l’écran pour les utiliser à tout leur potentiel.

Comment se protéger des armes artisanales d’émeute comme les bouteilles d’acide ? Il faut avoir sous la main des extincteurs à la loge, à eau et à poudre. Un seau de sable peut être déversé sur la bouteille d’acide avant qu’elle n’explose.

Lorsque l’EMS est en action, il y a des agents en poste fixe, et le chef d’équipe est mobile. Il ne doit pas être en action. On doit se méfier de ses propres comportements irrationnels. Les personnels de vie scolaire ne doivent pas avoir la même attitude qu’au quotidien. Les personnels pensent que comme ce sont des élèves qu’ils connaissent le danger est moindre : c’est inexact, et par ailleurs il y a aussi des éléments étrangers bien plus dangereux.

En temps normal l’EMS du rectorat est autonome ; en cas d’événements de grande ampleur elle prend ses instructions chez les services de police. Compte tenu de ses moyens limités, l’EMS prend contact avec la police qui complète son action. Le rectorat prend la température auprès du chef d’établissement la veille, et les équipes sont pré-positionnées. La police assure une supervision des établissements que l’EMS ne peut pas couvrir. L’équipe est mobile mais passer un d’un site à l’autre prend du temps, sans parler des situations qui confinent à la généralisation des troubles.

Les établissements d’un périmètre donné doivent communiquer entre eux, M. Navarre cite l’exemple d’un réseau d’EPLE dont les chefs restent en contact via un réseau social. Il faut informer l’EMS de tout événement et situation même si c’est maîtrisé localement et qu’il ne s’agit pas d’une saisine.

Pendant : la perception du temps des événements

Les événements sont longs. Souvent les choses se calment vers 13 heures lorsque les enfants ont faim. La politique de l’EMS c’est que les élèves ne rentrent pas dans l’établissement sauf à avoir intégralement libéré le blocus : l’établissement est vide et le reste aussi longtemps qu’il n’est pas intégralement accessible comme en temps normal.

Il faut informer l’EMS au fil des événements. L’équipe ira là où la situation n’est pas maîtrisée, mais elle observe les points sensibles pour réagir plus vite en cas de bascule.

Après : la lecture des événements

Il faut établir une main courante avec tous les éléments de la crise dans une chronologie précise. Cela permet de mettre en place un canevas, un protocole précis de gestion de crise pour la prochaine fois. Les institutions telles que les pompiers de Paris font systématiquement une analyse des événements, après chaque intervention, leur efficacité en procède directement.

Les exercices ne devraient pas se passer « bien » : ce sont les frictions, les difficultés qui sont instructives.

Jean-Pierre Cheiney rappelle qu’il faut gérer des comportements irrationnels. Les retours d’expérience donnent des chances de comprendre et traiter les fragilités.

Méthode PEDA : percevoir, évaluer, décider, agir.

Logiquement, tous les chefs d’établissement seront passés à terme par la formation organisée par le rectorat, avec ce type de grille de lecture issue des écoles de gendarmerie. Jean-Pierre alerte sur le fait que l’on perd la notion du temps : une demi-heure semble avoir duré trois minutes tant c’est intense.

En termes de direction, il faut se garantir qu’il y ait bien une seule tête et une seule parole de l’établissement : les ordres contradictoires sont à proscrire. Il faut bien se figurer qu’en situation de crise des leaders peuvent sortir du rang de manière étonnante. Il est important aussi de savoir prendre quelques instants de respiration pour relâcher la pression avant d’y retourner. Il faut souffler, mentaliser positivement votre propre action.

La cellule de crise comporte un cercle élargi et un cercle de confiance. Le cercle restreint est celui des décisions, pour ne pas décider seul. La main courante permettra de garder une trace des causes et conséquences. Si les décisions sont collectives, on n’ira pas chercher de responsabilités personnelles, et cela évite des embêtements judiciaires aux personnels.

Attention à la saturation des réseaux de communication dans certaines situations : il n’est donc pas pertinent de compter sur des envois de SMS pour conserver des traces horodatées des événements. M. Navarre préfère la version papier de la main courante.

Les formations se généralisent pour les personnels d’encadrement. Les adjoints gestionnaires sont les prochains qui seront inclus dans ces sessions.

Immédiatement après l’événement, il faut laisser diffuser les membres de l’équipe, pour décharger l’émotionnel. Quelques jours plus tard, une nouvelle réunion revient sur les éléments et notamment la main courante, pour déterminer ce qu’on pourrait faire de mieux. Ensuite on peut établir un programme de formation pour répondre aux points de fragilité.

Le rectorat compte neuf spécialistes cliniciennes du traumatisme, dans la cellule d’écoute. En cas de crise encore discrète : comment ne pas ajouter de la crise à la crise ? Comment ne pas donner d’informations que le public n’a pas et qui pourrait le choquer ? L’EMS se fait inviter sur les réseaux sociaux pour écouter l’ambiance. Les surveillants peuvent percevoir beaucoup de choses, ou certains profils d’enseignants.

M. Navarre en conclusion rappelle qu’il ne faut pas hésiter à demander de l’appui. Outre l’EMS et la police, le proviseur vie scolaire est une aide importante.

Divers éléments sur la sécurité : les extincteurs

Extincteurs : il est prescrit de les retourner et les agiter quelque peu tous les trimestres, notamment les extincteurs à poudre, pour éviter que celle-ci ne s’agglomère, rendant l’appareil inutilisable. Vérifier le flexible, sinon il y a un risque de déplacement de l’appareil par réaction. Pour mettre en sécurité un extincteur percuté, il faut le mettre la tête en bas pour dégager seulement le gaz propulseur. Un extincteur ainsi désactivé ne doit surtout pas être remis en position !

On devrait renouveler 10 % des extincteurs chaque année (les cuves ont d’ailleurs une durée de vie de dix ans). Ces appareils qu’on remplace, on économisera sur leur entretien. Les appareils retirés pas déjà percutés sont alors utilisables pour la formation des personnels.

Les extincteurs à poudre ne sont utiles que sur les hydrocarbures, on ne devrait pas en trouver à l’intérieur des EPLE « normaux », ou seulement sur le parking. La poudre en question est corrosive, s’infiltre partout et bousille les appareils électroniques.

L’achat des extincteurs c’est à l’UGAP (50.10 € TTC au dernier marché, en renouvellement en juillet 2019 et provisoirement indisponible), ou éventuellement si le bordereau des prix unitaires de votre marché est plus performant.

Numéro d’appel d’urgence académique pour les risques majeurs : 06 18 27 36 06. Le conseiller du recteur peut alors apporter du conseil.

Changement tarifs DP lycées

Le premier septembre, le conseil régional augmente les tarifs pour tous les usagers, mais pas un centime n’en reviendra à l’assiette, la recette par repas servi demeure de 3,00 €. Désormais les commensaux aussi contribueront à hauteur précisément de trois euros, et l’ensemble des marges de manœuvre financières précédemment offertes par leurs versements plus élevés est rendue à la région. Par ailleurs, le dispositif de subvention aux denrées bio disparaît en fin d’année 2019.

La région entend que les lycées renoncent à 5 % de contribution aux charges générales, parce que probablement les établissements n’ont pas besoin de cette ressource pour assurer leurs fonctions principales. L’argument est que la région a repris les dépenses de viabilisation depuis 2016, mais il est spécieux : la baisse des dotations de fonctionnement s’est montée à 100 % exactement des dépenses, et le fonctionnement du SG demeure dépendant du versement du SRH, où ces 5 % manqueront. Il faut craindre que cette affaire en arrive à annihiler la marge de manœuvre du chef d’établissement que nous nous efforçons de créer au bénéfice de l’action pédagogique.

Bref, en ce mois de juin les CA des lycées sont appelés à se prononcer sur le changement en cours d’année du taux de contribution aux charges communes, ce qui en cas de modification engendre une perte de ressource non affectée au service général, qui doit être attribuée par DBM de niveau 3.

Comptes financiers

Il y a-t-il eu des difficultés avec les comptes financiers 2018 ? Chez Patricia il est question de séparer la gestion des produits d’entretien entre le service général et la cuisine centrale. Les cuisines centrales devraient être gérées en budget annexe, car une mutualisation de cette importance n’a pas vocation à se trouver mélangée au SRH d’un établissement.

Pour ne pas être coincé à devoir supprimer et refaire un compte financier, il faut utiliser Cogefi  : il permet de vérifier les comptes, de pointer les ordres de recettes. En effet, on peut grâce à cette application facilement détecter les oublis de l’ordonnancement (égalités dépenses-recettes notamment). Jean-Pierre Cheiney évoque aussi le fichier tableur d’analyse financière désormais exigé par le rectorat à l’appui des prélèvements sur fonds, dont la lecture est instructive pour les gestionnaires.

Les logiciels de la gamme MachinSCO

Étienne André fait le point sur la démarche OpenAcadémie et les outils libres qu’elle propose en collaboration avec la DINSIC, services du Premier ministre.

  • GemaSCO, GEstion des MAnuels SCOlaires, est mis à jour en version 2.2 avec une sécurisation générale de la qualité des données
  • TrombinoSCO, fabrication de cartes de lycéens et de trombinoscopes, est mûr en version 2.0, avec les dernières fonctionnalités qui manquaient encore (pas d’impression de la carte si pas de photo ; traçabilité de l’impression des cartes)
  • MobiliSCO, voyages pédagogiques, est stable depuis cet hiver en version 6.2.6 ; le transfert des créances vers GFC est une réussite, qui permet enfin de vraiment suivre le règlement des familles
  • DossierSCO est désormais un projet porté par le ministère pour la dématérialisation de l’inscription au collège, une expérimentation pour une centaine d’établissements est en cours, merci à ceux qui participent
  • Il est rappelé que tous peuvent participer à la carte comptable collaborative https://opencartecomptable.fr
  • Le nouveau projet qui sera prochainement envoyé à tester est EffeSCO, pour la gestion du fonds social (F.S.) ; Étienne remercie d’avance ceux des collègues qui voudront bien prendre le temps de regarder le premier prototype et émettre leurs observations.

Fonds sociaux : alerte à l’acte du CA sur les critères d’attribution

Il faut veiller à ne pas oublier de faire acter les conditions d’emploi par le CA, comme l’a douloureusement rappelé la jurisprudence de la CRC de Guadeloupe 2018-0013 du 23 novembre 2018, comme l’exige la circulaire ministérielle. La circulaire de 2017 est bien rédigée et permet de cadrer correctement le sujet ; EffeSCO propose un acte à présenter. Jean-Pierre Cheiney avait cru y trouver une possibilité de cas d’aide à des étudiants de BTS, mais après vérification ce n’est pas le cas.

Animation du réseau

Moussa Kamara demande s’il y a des sujets qui peuvent être discutés lors des prochaines réunions, l’appel demeure ouvert et toutes les suggestions sont les bienvenues.

Étienne André évoque l’initiative de quelques collègues qui lancent une souscription pour un livre exceptionnel en hommage à notre collègue Bernard Blanc, fondateur du site intendance03.fr et du forum des gestionnaires.

Othman remercie David et Michel Ngom qui quittent le secteur.

La prochaine réunion est prévue pour la première semaine d’octobre. La séance est close à 17 h 00.

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