Renvoyer les machines en périphérie de la salle
Rien de bien révolutionnaire, mais le choix a consisté à remettre des tables de cours standard en milieu de salle, et placer les PC contre les murs. Mais il n’était pas question de reprendre les encombrantes tables informatiques.
Pour ne pas perdre d’espace, créer des postes ergonomiques, avec un budget serré, nous avons imaginé entourer la pièce par un plan de travail fixe, le même matériel que l’on met dans les cuisines intégrées.
Le plan de travail fixe
Nous cumulions les difficultés : angles de la salle inhabituels, présence de radiateurs, de piliers, et enfin murs en placo léger.
On a choisi un plan de travail peu épais : les produits haut de gamme pour la cuisine sont plus lourds, mais nous n’en avions pas besoin. On a choisi un revêtement "façon bois" qui apporte un peu de cachet à l’ensemble, et ne devrait pas être trop sujet aux graffiti. Ces planches font 65 cm de profondeur : j’étais un peu inquiet et j’aurais aimé 5 cm de plus, mais à l’usage c’est très confortable.
L’accrochage est assuré par une cornière tout le long du plan de travail, ce qui permet de multiplier les points d’ancrage sur ce mur en placo qui n’aurait pas bien supporté la charge. De manière régulière, un pied métallique vient assurer une partie importante de la charge, et en particulier sécuriser contre un arrachement du mur.
Le plan de travail a été posé au-dessus des radiateurs, fort heureusement ils n’étaient pas trop haut placés. C’est moins bien pour l’irradiation de la chaleur, mais relativement correct. Pour assurer aussi une convection correcte et éviter des poches de chaleur causant inconfort et vieillissement prématuré des matériaux, des grilles de ventilation ont été aménagées dans le plan de travail au droit des radiateurs. Un petit travail supplémentaire, mais pas compliqué et pas bien coûteux non plus. On verra si les élèves respectent un minimum ces grilles.
Cacher les machines derrière une planchette
Une plaque de bois mélaminé est posée (fixée par cornières ou tasseaux) sur le plan de travail, à une petite vingtaine de centimètres du mur. Cela laisse pas loin de 50 cm d’espace de travail pour le clavier, la souris et des notes manuscrites. L’intérêt de ces plaques, c’est qu’on sécurise le plat de spaghetti de câbles qui sort des PC : nous étions échaudés par les dégradations scandaleuses subies dans cette salle dans le dispositif précédent.
Les machines sont donc en position verticale, deux derrière chaque plaque (c’est possible aussi une par une), avec un accès naturel et aisé au bouton de mise en marche, aux ports USB et même au lecteur CD. Mais il faut sortir la machine, ou se contortionner, pour accéder aux branchements. La double goulotte courants forts/courants faibles est derrière, et les prises sont positionnées là aussi à des endroits non accessibles, derrière les machines.
Ces surfaces sont stabilisées par une petite planchette qui rejoint le mur. Moyennant un travail de découpe de bois, c’est plutôt solide, esthétique, et ça ne coûte vraiment pas grand chose.
Le clou du spectacle : l’écran fixe
Les écrans plats 19 pouces sont vissés à même la planchette de protection des unités centrales. On a pu ainsi les mettre à une hauteur correcte du point de vue ergonomique (les yeux doivent arriver aux 2/3 supérieurs de l’écran), gagner la place prise par les pieds d’écran, sécuriser encore une fois le câblage.
Résultat des courses : pour un budget limité, nous avons fait rentrer de nombreuses machines dans une pièce pas si grande, en améliorant l’espace de travail de chaque élève sur la machine (ils ont au minimum 90 cm de largeur chacun), et nous espérons que les dégradations cesseront.
Les élèves ne pourront guère dissimuler ce qu’ils font sur les machines, et la maintenance n’est pas anormalement compliquée : on a la place et la longueur de câbles de tirer l’unité centrale de son logement, sans même devoir s’embêter avec des clés ou autres. Il demeure bien entendu loisible d’utiliser des antivols, si on l’estime nécessaire.
Coût de l’opération
L’ensemble des fournitures revient à 3 500.00 € net, y compris un bon millier d’euros de goulottes et câblage. L’ensemble de l’aménagement mobilier revient donc à 140 € TTC par poste : pas un euro de plus que si l’on avait acheté des tables ; si vous ne pouvez pas payer ça, vous n’avez pas non plus de quoi payer les PC !
Messages
1. Reportage : une autre manière d’organiser une salle informatique, 23 mai 2017, 13:43, par Alexandra-Eure
Reportage très instructif. A méditer ...
Reste qu’au-delà du coût financier, l’autre "nerf de la guerre" reste la motivation et la compétence de l’équipe des agents de maintenance (quand ils sont plusieurs ;-))
Merci l’IZ