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Comment utiliser les compétences d’un lycée professionnel ?

vendredi 3 juillet 2009, par L’intendant zonard

Les lycées professionnels, et certaines SEGPA, ont des activités dans des secteurs d’une extrême variété, et peuvent rendre d’énormes services à nos établissements. Mais les statistiques démontrent que 99.8 % des idées de ce type n’aboutissent pas. l’IZ vous explique les contraintes et les codes permettant d’adapter efficacement et de mener à bien votre projet.

Je prends l’exemple concret de la fabrication d’un meuble d’accueil à des cotes très précises, pour le le bureau des surveillants. Vous contactez un lycée pro avec menuisiers inside.

1) Quels sont les interlocuteurs ?

L’erreur la plus courante consiste à s’adresser au gestionnaire. Le gestionnaire, par définition débordé, n’y connaît pas grand chose en général, et surtout il n’a aucune décision à prendre concernant une activité pédagogique. Tout au plus, informé, peut-il appuyer discrètement l’idée de vendre les réalisations des élèves plutôt que de payer pour les mettre à la benne.

Le point de passage, c’est le chef de travaux. Pour qui n’a jamais fréquenté cette catégorie, les ctx sont des enseignants, affectés à temps plein à la coordination des activités de l’enseignement professionnel. Ils disposent parfois d’un assistant (pas secrétaire ! c’est un prof aussi), qui peut vous être très utile aussi.

Le chef de travaux est en mesure d’évaluer la faisabilité d’un projet de valorisation de fabrication, car il connaît les grandes contraintes : programme, calendrier, matériel, coûts, savoir-faire des élèves ou de leurs profs. Il est normalement celui qui pourra vous faire une estimation de la valeur de la prestation qui serait réalisée. Enfin et surtout, il vous mettra en relation avec le prof le plus à même de faire avancer concrètement les choses.

Ze prof en question sera celui qui est assez malin pour faire le grand écart entre les exigences du programme et ce dont vous avez besoin. Celui qui est en charge d’une classe qui marche correctement,et qui saura les motiver pour que ce soit vraiment les élèves qui fassent le boulot. Car bien souvent, les valorisations sont faites à 80 % par le prof lui-même, du fait de tout un tas de circonstances variées et idiotes (mouvement lycéen...)

2) Les délais ? Quand demander ?

Les délais sont énormes. Si vous n’êtes qu’un peu pressé, mieux vaut vous adresser à une EMOP, ils pourront peut-être fabriquer votre machin, ou plutôt en adapter un du commerce. Si c’est urgent, il faudra renoncer à la solidarité EN.

Il n’y a pas vraiment de saison pour demander, mais globalement, si votre suggestion parvient avant juin, elle pourra peut-être plus facilement être programmée dans la progression pédagogique d’une classe de l’établissement auquel vous vous adressez. Dans ce cas, on vous dira que ça colle avec ce que les gamins seront en train d’apprendre en mars, peut-être. C’est loooong, mais ça vous donne aussi le temps de construire un projet au petits oignons.

3) Quels sont les coûts ?

Normalement, c’est celui de la matière d’œuvre, plus un pourcentage forfaitaire voté en CA, sauf si le lycée pro préfère carrément faire voter le prix de cet objet-là en Conseil préalablement. Après, tout dépend de la matière d’œuvre. Vous pouvez demander que votre banque d’accueil soit en acajou massif, si ça vous chante. Les profs seront enchantés de pouvoir faire bosser les élèves sur un autre matériau que l’agglo bas de gamme ! A l’inverse, ils pourraient avoir la tentation de vous imposer un matériau cher, à vous de faire comprendre quelles sont vos limites.

4) Passer commande ?

Oui, il faut le faire, les ctx et les profs sont des gens d’un naturel méfiant. Ils doivent pouvoir compter sur l’engagement de votre établissement, même si vous êtes des voisins aux relations cordiales. Vu les délais, qu’une commande soit émise proprement par écrit de manière préalable, c’est une protection contre les changements d’avis et autres coups de barre suite à une mutation dans l’établissement acheteur.

Attention, les délais imposeront peut-être que la commande d’un exercice soit livrée et payée l’exercice suivant (sinon plus tard encore). Assurez le coup du côté du budget (je me suis fait avoir récemment).

5) La facturation

Dans le meilleur des mondes, le ctx produit un bulletin de fabrication avec le coût de la matière d’œuvre, et le gestionnaire l’utilise comme base à la rédaction d’un mémoire à l’attention de l’acheteur. Bien entendu, si l’objet coûte plus de 800 € HT, il faudra le payer au ZD et l’inscrire à l’inventaire, la qualité du fournisseur n’ayant rien à voir avec la question. Pour l’établissement fabricant, bien entendu, rien de tel, il a acheté des planches de matière d’œuvre sur son J1 6013, puis fait une recette au J1 701.

Les gestionnaires savent être patients sur les délais de règlement entre eux, mais vous faciliterez les prochaines opérations en payant ostensiblement vite. Ça renforcera aussi l’image de la profession chez les autres membres de la khommunauté scolaire...

6) Garantie, responsabilités ?

Bon, concrètement par rapport aux PV de portes coupe-feu, et autres délires réglementaristes qu’on nous sort parfois, c’est fragile. Mais le bon sens du gestionnaire bon père de famille peut toutefois vous laisser trancher en faveur d’un produit de qualité fait par des enseignants compétents et scrupuleux, même si l’EPLE n’a pas un service juridique à même de vous certifier par écrit avec PV de la Préfecture que votre banque d’accueil ne s’effondrera pas sur (sous ?) le premier élève venu. Tout ça dépendra du degré de paranoïa de votre chef d’établissement ou de l’ingé de votre collectivité de rattachement.

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